La Société

Comptant parmi les plus anciennes sociétés lancéennes, la Société de Lancy, affiliée à la Fédération Suisse de Gymnastique, se modernise et débarque sur internet… Voici en quelques mots son histoire :

Histoire

La Société de Gymnastique de Lancy a été fondée en 1883, venant grossir les rangs de la toute jeune Association Cantonale Genevoise de Gymnastique qui ne comptait alors que 10 ans d’âge.

Dans nos archives, on retrouve les noms de quelques fondateurs : MM. MAERKI, PISTEUR, MOULET ou VUAGNAT. Il faut se référer à un document de 1888 intitulé « Règlement de la Société de Gymnastique de Lancy » pour trouver définis les principes qui, dès cette époque et jusqu’à nos jours, constituent les objectifs de la société.

Ces objectifs peuvent se résumer ainsi :
Collaborer à l’animation de la vie communale et à la formation de la jeunesse lancéenne à travers la pratique de la gymnastique et des sports.

La vie d’une telle société est intimement liée au contexte social, à l’environnement de chaque époque et il nous a paru intéressant d’esquisser les grandes périodes, et de mettre en évidence quelques évènements qui ont marqué plus d’un siècle d’existence.

1883 – 1900…

Rares sont les documents en notre possession qui relatent l’activité de la SFG Lancy durant cette fin de siècle. On peut supposer que l’esprit d’entreprise ne manquait pas puisque, désirant améliorer les installations à disposition pour les exercices hebdomadaires, le Comité de la SFG Lancy organise une grande souscription, de portée nationale semble-t-il, qui lui permet d’obtenir la somme nécessaire à ces constructions.

Malheureusement, certainement influencé par le climat des années folles, le Comité utilisera ces fonds pour financer un voyage à l’Exposition Universelle de Paris, ce qui n’est pas du goût des autorités gymniques de l’époque qui excluent pour deux ans la Société de Gymnastique de Lancy du cadre de la SFG.

1903 – 1918…

Le 1er août 1903, nos gymnastes repentis reconstituent la Société et, après une assemblée solennelle, procèdent aux diverses inscriptions au registre du commerce et à l’ACGG.

L’activité reprend et dès cette époque, sur le plan local, la section organise diverses manifestations qui sont entrées dans la tradition jusqu’il y a peu de temps, comme la soirée choucroute, le concours interne ou la soirée annuelle. Seule cette dernière a encore lieu de nos jours, bien que devenue bisannuelle.

Les Lancéens sont désormais présents aux grands rendez-vous gymniques : les fêtes cantonales de 1904 aux Pâquis, de 1908 sur la Plaine de Plainpalais et de 1912 à l’hippodrome des Charmilles.

En 1913, Lancy prend en charge sa première grande manifestation en organisant les championnats cantonaux.

En 1914, à la veille de la guerre, Genève fête le centenaire de son entrée dans la Confédération et les gymnastes prennent part aux inoubliables « Fêtes de juin ». Quelques semaines plus tard, la mobilisation est décrétée, tous les gymnastes en âge de porter les armes vont faire de longues périodes de service actif et, à Lancy comme ailleurs, l’activité de la section se trouve fortement ralentie.

1919 – 1939…

Dès la fin de cette période difficile, la section de Lancy reprend une activité normale. On note déjà en 1919 l’organisation, en collaboration avec l’ACGG, de compétitions d’athlétisme et, dès la reprise de la tradition des fêtes cantonales en 1921, à Carouge, les Lancéens retrouvent les confrontations avec les autres sections genevoises.

L’année 1921 est une année importante puisqu’en plus de la fête cantonale, nos gymnastes « sortent » du canton pour participer à la première Fête Romande à Lausanne. L’élan étant pris, ils se déplacent en 1922 à St-Gall pour une fête fédérale.

1923 voit la célébration du cinquantenaire de l’ACGG, puis l’activité est axée sur la préparation de la Fête Fédérale de 1925, organisée à Genève, et qui fait date dans l’histoire gymnique cantonale.

On ne retrouve que peu de traces de l’activité des gymnastes lancéens durant les années qui suivirent la Fête Fédérale de Gymnastique de 1925. Il faut noter que cette période est marquée par des changements importants sur le plan des conceptions de l’activité sportive, changements qui, avec l’apparition des compétitions individuelles, perturbent l’activité des sociétés de gymnastique.

Dans les années qui précèdent la seconde guerre mondiale, tout semble rentré dans l’ordre puisque l’on retrouve les gymnastes de Lancy en 1936 à la Fête Fédérale de Winterthur, puis en 1938 à la Fête Romande de Bulle. Cette fête est marquée par l’obtention d’une couronne de première classe au concours de section et par une couronne fédérale individuelle pour Amédée BARBEY aux jeux nationaux.

Louis FAUCHERRE

Cette époque est également marquée par le début de l’activité à Lancy de Louis FAUCHERRE, gymnaste individuel de talent, qui obtient sa première couronne à la Fête Internationale de Genève en 1939 et qui devait, durant 30 années, être le pilier central de la SFG Lancy. Mieux qu’un long texte, l’évocation des fonctions que Louis FAUCHERRE a remplies dans les milieux de la gymnastique, donne une idée de son dévouement à notre cause.

Tour à tour gymnaste actif, moniteur pupilles, moniteur actifs, président, membre du comité technique de l’ACGG, président technique de la Commission de jeunesse, membre fondateur de la section féminine, et finalement président du groupe genevois des Vétérans gymnastes.

En reconnaissance de ses mérites, il a été nommé successivement membre d’honneur de la section féminine, président d’honneur de la SFG Lancy et membre honoraire cantonal.

La fondation de la section féminine

Nous avons déjà évoqué l’évolution des conceptions sportives qui marquent les années 30. Cette évolution ne touche pas seulement le sport masculin, mais également les activités féminines, et c’est ainsi que se crée à Lancy en 1935, une sous-section féminine fondée par Madame Violette HANDSCHIN.

La création d’un groupe de gymnastique féminine à Lancy voit le jour dans le courant de l’année 1934. Il n’a pas de structure bien définie et il est géré par un comité comprenant une présidente, qui est l’initiatrice de l’idée, Madame V. HANDSCHIN, une secrétaire/trésorière Madame Kilchenmann, et une monitrice, Mademoiselle Sigg, proposée par la section de Genève-Ville. Au début, c’est une « affaire de femmes », car Madame HANDSCHIN et ses « gyms » ne désirent pas dépendre de la section masculine.

Toutefois, en 1935, elles se rapprochent des messieurs et, sur leurs conseils – notamment ceux de Monsieur Louis FAUCHERRE -, élaborent un règlement. Le 18 juin 1935, la sous-section féminine devient une « fraction » de la SFG Lancy : « ses membres se réunissent en vue de pratiquer librement la gymnastique destinée à favoriser le développement normal et la santé du corps ». Le premier paragraphe de ce règlement situe, de manière précise, la position de cette sous-section féminine par rapport à la SFG Lancy, et définit clairement les buts adoptés par le comité de l’époque.

Et il convient de souligner que le comité masculin, toujours grâce à M. Faucherre, a toujours laissé sa sous-section libre de ses décisions.

Dans les sous-sols de l’Ecole du Petit-Lancy mis à leur disposition par la commune, la monitrice dispose de peu de matériel, aussi base-t-elle son programme sur la gymnastique générale et les danses folkloriques.

Avec fierté, elles ouvrent le premier carnet de comptes avec un versement de cent francs, pécule gagné en organisant le bal du nouvel an. Y figurent également les cotisations, cinquante centimes par mois et par membre.

La section de gymnastique féminine est très bien acceptée par la commune de Lancy, et marque sa première apparition publique lors du cortège des promotions. Cette participation sera suivie de beaucoup d’autres, car ces dames sont très sollicitées pour animer les soirées des sociétés locales.

Très rapidement, une classe de pupillettes est ouverte et dirigée par Mesdemoiselles MORATH et MANTELLI. En 1938, Monsieur Louis FAUCHERRE, dépanne les dames et reprend ce groupe pour un an environ.

Grâce à lui, une nouvelle discipline voit le jour dans la section de gym féminine : il s’agit de la gymnastique aux engins (prémices des agrès), sport qui fera plus tard la renommée de notre section, et qui a pour première adepte, Mademoiselle DUBOIS.

1940 – 1959…

La dernière guerre mondiale nous fait retrouver les difficultés déjà rencontrées durant les années 1914-1918. Malgré les problèmes posés par les longues absences des moniteurs mobilisés, l’activité se poursuit tant bien que mal grâce à l’important travail du président et du moniteur de l’époque. Durant quelques années, il faut toutefois noter la disparition du groupe des actifs, qui ne renaîtra qu’après la fin de la guerre.

Les pupilles par contre, ainsi que la section féminine, développent une activité réjouissante et maintiennent la présence des gymnastes dans la communauté lancéenne.

Après le départ de Madame Handschin et de Mademoiselle Sigg (1940), le comité de la gym féminine lance un appel dans le canton. La section de Plainpalaisia nous propose Madame ROSSIER. Cette dernière est élue aux postes de présidente et monitrice de la section féminine en 1941.

Dès la fin de la guerre, l’activité des deux sections, féminine et masculine, retrouve un cours normal. Durant quelques 15 années, on voit les gymnastes lancéens prendre part aux diverses fêtes, cantonales, romandes ou fédérales, ainsi qu’à de nombreux concours individuels ou tournois de jeux. Sur le plan communal, grâce à l’effort consenti par la Commune, les conditions d’entraînement vont s’améliorant, et l’on retrouve nos divers groupements régulièrement associés à des manifestations locales comme la Fête du 1er Août ou la Fête des Promotions.

Durant la décennie 1945-1955, les rapports des deux sections, masculine et féminine, vont cependant se modifier. Il apparaît nécessaire d’instaurer une collaboration judicieuse pour faciliter le travail des deux groupements jusqu’ici très indépendants. Désormais, le concours interne, les matchs de volley, le repas annuel et la soirée de section (dès 1954) seront organisés en commun, au profit de toute la SFG Lancy.

En 1948, la présidente, Madame ROSSIER, est élue membre de la commission des pupillettes à l’Association Cantonale Genevoise de Gymnastique Féminine. Elle y restera active jusqu’en 1952. Nous lui devons notamment d’avoir rendu l’assurance accident obligatoire dans toutes les sections genevoises. Dans notre commune, elle crée, toujours en 1948, un deuxième groupe de pupillettes au Grand-Lancy.

Dans le même temps, l’activité du groupe évolue, et la section féminine se produit à Annecy et à Annemasse. Elle prend part aux festivités du 25ème anniversaire de l’ACGGF, et plusieurs gymnastes sont sélectionnées sur le plan cantonal pour participer à une manifestation à Lyon.

En 1951, la salle communale du Grand-Lancy est inaugurée, et ce sont les dames de la gym qui sont pressenties pour animer, sur scène, cette fête.

En 1953, Madame ROSSIER quitte la section féminine et elle est remplacée par Monsieur André MONNARD, élu le 11 novembre 1953 par l’assemblée générale. Dès ce moment, le comité de la section féminine comprend sept membres au minimum. Le premier travail entrepris par cet organe, est de réviser le règlement de 1935 qui ne correspond plus tout-à-fait à l’évolution de la section, et c’est en 1955 que de nouveaux statuts sont adoptés pour la gymnastique féminine par les responsables concernés.

Texte tiré des livrets de fête du 100ème anniversaire de la gym de Lancy et du 50ème anniversaire de la section féminine.

Toutes les dates et les faits relatés sont basés sur les documents de la société, amoureusement répertoriés et classés par notre archiviste, Madame Marie-Françoise Pirolet que nous remercions pour son immense travail.

Suite en préparation…